Cyril CHABANIER Président de la CFTC : Une juste rémunération du travail, pas des rustines solidaires

Une revalorisation globale des salaires

Le Président de la CFTC Cyril Chabanier s’est exprimé dans le cadre de l’émission Expression directe, diffusée ce samedi 28 octobre sur France Inter. Il a notamment évoqué l’urgence d’une revalorisation globale des salaires, dans un contexte hautement inflationniste. Extraits sur la conférence sociale avec les syndicats et le gouvernement sur les salaires :

A la sortie rien ne change. C’est vrai que trouver des accords et des compromis, cela prend du temps. Mais le gouvernement aurait pu tout de suite augmenter le SMIC. Il doit donner l’exemple. Cela fait des années que le travail n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Cela met en difficulté les travailleurs, et aussi nos régimes d’assurances sociales. Les “rustines solidaires” ne suffisent pas : il faut une juste rémunération du travail. Certaines mesures comme la prime d’activité rendent service à de très nombreuses personnes, mais ce sont en fait des trappes à bas salaire.

L’inflation mesurée en septembre reste à un niveau élevé à 4% en écart annuel (5,3% en moyenne sur un an) avec une valeur encore élevée pour l‘alimentation (+7,7% sur un an).

Nous sommes passés de 1,6% d’inflation en 2021 à 5,2% en 2022. On prévoit autour de 5% en 2023 ce qui reste élevé.

Surtout les entreprise n’ont pas compensé cette inflation sur les salaires : les travailleurs voient leur revenu diminuer. Et les restos du coeur sont maintenant sur-sollicités… par des personnes qui ont un travail et un salaire !

Des accords comme celui sur le partage de la valeur qui a abouti au niveau national et voté à l’assemblée national en octobre ne suffisent pas : si la CFTC salue certains des progrès accomplis, elle rappelle qu’une meilleure répartition des profits commence par la revalorisation des salaires, pour contrer l’érosion progressive du pouvoir d’achat. Ceci est valable pour tous les niveaux de salaire.

Que fait la CFTC dans la branche des bureaux d’études dite “syntec” pour les salaires ?

Entre des positions a priori inconciliables (le niveau de revendication de certains syndicats et le mandats des négociateurs patronaux), la CFTC a travaillé sur une voie mediane afin d’éviter l’échec de la négociation, qui pèserait sur les salariés dans tous les cas. Cette proposition CFTC a été acceptée par les parties patronales après quelques aller-retour, mais pas par les autres syndicats qui sont restés campés sur leurs positions. Communiqué de presse du SICSTI CFTC :

La CFTC est consciente que l’inflation est dévastatrice pour beaucoup de salariés, en particulier pour les plus bas salaires. Une augmentation de 5,8% pour les plus bas salaires avec une inflation constatée en 2022 de 5,2% est une bonne mesure qui a elle seule justifie notre soutien à l’accord.

La CFTC souligne qu’une absence d’accord cause un préjudice sévère aux salariés et rend la négociation suivante, un an plus tard, beaucoup plus ardue.

Cette année, la négociation est donc un échec et nous en sommes désolés. Les parties patronales tirent la négociation vers le bas en prenant pour référence les métiers les plus en difficultés de la branche (certains bureaux d’étude en province, le secteur de l’événementiel par exemple) et certains syndicats fixent des objectifs inatteignables en l’état.

Ce n’est pas le cas chaque année, et nous arrivons à un accord de temps en temps… mais avec chaque échec de négociation, nous prenons du retard supplémentaire.

Voir  : Les “mini syntec” signés par la CFTC mais bloqués par les autres syndicats

Que fait la CFTC à Capgemini pour les salaires ?

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Revendiquer ne suffit pas. Il faut négocier et obtenir un progrès.

Pour lutter contre la dépréciation salariale la CFTC lutte chaque année en NAO (négociation notamment sur les salaires). Nous obtenons des résultats depuis des années, parfois seuls, souvent avec un ou deux autres syndicats.  2022 est une année spéciale où il a fallu tenter de compenser le choc d’inflation. Nous y sommes collectivement arrivés avec une compensation garantie pour les plus bas salaires les plus touchés dans leurs dépenses essentielels, et partielllement (mais garanti) pour les autres. Nous avons obtenu un engagement de 72% des salariés augmentés cette année là (applicable en 2023). L’intersyndicale CFTC-CGC constituée à cette occasion a réussi à convaincre un autre syndicat (UNSA) pour constituer une majorité. Une minorité constitués par la CGT et la CFDT s’y est opposé sans succès. Comme quoi, ce ne sont pas ceux qu’on entend revendiquer le plus fort qui obtiennent des résultats concrets, année après année.

Voir l’article : Dépréciation salariale – que fait la CFTC ?

Voir aussi : Signer ou ne pas signer : la philosophie de la CFTC


Crédit photo : Cyril CHABANIER expose sur RMC les bénéfices de l’accord national sur le partage de la valeur (intéressement, participation, primes…), bons en tant que tels, mais il reste à traiter le recalage des salaires  – détails et appréciations CFTC de cet accord
et images https://fr.freepik.com/

Sources statistiques : https://france-inflation.com/

Radio France – expression directe  : Cyril Chabanier : Face à l’inflation galopante, il faut que le travail soit rémunéré à sa juste valeur

Panorama de l’action de la CFTC au niveau national depuis sa création dans les années 1880..

 

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