La sieste : un réel apport en entreprise ?

On parle régulièrement des bienfaits de la sieste en COPIL “Santé au Travail” où les déménagements d’agence suscitent souvent des besoins et des interrogations envers la direction concernant les salles de repos ou d’allaitement…

Définition

La sieste (ou la sexta hora ce qui signifie « la sixième heure ») est « du temps que l’on donne au sommeil, pendant la plus chaude partie du jour» (Émile Littré), est connue de chacun. Elle est pratiquée occasionnellement ou quotidiennement. C’est un besoin physiologique, commun à 85 % des mammifères dont nous faisons partie.

Je me rappelle ces collègues Chinois qui d’un seul coup croisaient leur bras sur leur bureau pour profiter d’une sieste après le repas … ou à tout moment de la journée où la fatigue arrivait.

Plus concrètement, qu’apporte la sieste ?

De nombreuses études médicales en ont étudié les apports.

En France, une étude médicale du CNRS atteste plus largement de l’importance du temps et de la qualité du sommeil sur la santé, le bien être, l’équilibre psychologique et physique de chacun. Ainsi on peut considérer que cela participe ainsi à la QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail).

Une autre étude Suisse sur les « vertus cognitives de la sieste », réalisée par Mathew Walker, professeur de psychologie à l’Université de Berkeley, confirme que

« Le sommeil a des effets réparateurs après une période prolongée d’éveil mais accroît également les capacités neurocognitives comparativement à ce qu’elles étaient avant de faire la sieste »

Ce ressourcement cognitif concerne l’attention simple, soutenue et la mémorisation, qui retrouvent de meilleures performances dans la durée, particulièrement en fin d’après-midi.

Une bonne chose en entreprise pour garantir une meilleure efficacité de chacun tout au long de la journée.

Pour certains métiers où la sécurité est essentielle dans le bon déroulé de son travail, « il apparaît que les déficits d’attention soutenue peuvent représenter l’explication la plus plausible des erreurs et des accidents, justifiant que la régulation du sommeil soit le moyen le plus efficace de prévention des accidents dans les industries où le déficit d’attention apparaît comme un risque important pour la sécurité. »

Mais la sieste présente aussi un aspect culturel différent

Peu développée en France dans les entreprises, elle bénéficie d’une représentation bien plus positive dans d’autres pays.

En Espagne, les horaires de travail sont décalés dans l’après-midi, à l’heure où il fait le plus chaud pour permettre à chacun de se reposer à ces heures-là.

« Aux Etats-Unis, le siège de Google par exemple, offre à ses salariés une salle de relaxation, et le Huffington Post, met à disposition des bulles de sieste.

Au Japon, il existe un mot, “inemurie”, littéralement “dormir alors que l’on est présent”, signifiant l’art de pratiquer la micro-sieste. L’exercer – ou même le feindre – peut être perçu comme une valeur ajoutée et prouverait que l’employé se démène au travail.

En Chine, une des premières puissances économiques mondiales, le droit au repos a été inscrit par Mao Zedong dans l’article 43 de la constitution. Lao-Tseu, fondateur du taoïsme – doctrine philosophique et religieuse développée en Chine – disait “le repos est le maître du mouvement”. »

Pour que la sieste soit optimale, elle doit durer entre 10 à 20 minutes

En entreprise, la sieste peut être incluse dans le développement de la qualité de vie au travail. Aucune loi n’existe. C’est un accord et des moyens internes à l’entreprise qui peuvent permettre sa mise en œuvre.

La question est de savoir qu’elle est le bénéfice employeur / employé que chacun y trouve : Meilleure productivité, suppression de l’endormissement fréquent que chacun connait en début d’après-midi, mieux se sentir au travail, diminuer son stress, développer l’attractivité de l’entreprise pour de nouveaux venus, gérer sa fatigue dans des moments tels que le ramadan…

Je me souviens d’une entreprise du Nord qui a un espace sieste. Personne n’en abusait mais cela permettait aux employés de lutter contre ces « coups de barres ». En y venant, ils s’associent aux résultats de l’entreprise car ils se remettent en forme pour être meilleur dans leurs activités.

En conclusion, le principe de la sieste en entreprise est à promouvoir, mais nécessite des aménagements et des règles de fonctionnement afin d’éviter tout abus, risques de harcèlement ou autre effet néfaste. Cela participerait aussi aux démarches de préventions des risques et maladies professionnelles, et au QVCT, en améliorant les conditions de travail dans le but de développer la santé des personnes au travail et de contribuer à la performance globale.

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