Get a Break sur votre rémunération et votre retraite
La Direction communique largement sur le Congé Respiration avec un nouveau vocable corpo-branché “#GetABreak” destiné à:
“prendre le temps nécessaire pour se ressourcer, se consacrer à des projets personnels ou familiaux, ou encore pour des aspirations qui nécessitent une période de disponibilité prolongée (voyages, activités caritatives, etc)..”
Après l’intervention de la CFTC, la Direction abandonne le ciblage des seules intermissions pour l’élargir à (presque) tous les salariés mais sur les seuls périmètres Appli : Toulouse, Lille, Nantes et le 147.
Une première communication est diffusée le 25 Octobre aux CSS des practices APPS (hors fonctions support et commerciaux), avec les grands principes et la procédure de demande. Mais sans mentionner ni les conditions salariales, ni les conditions sociales de ce congé. Une information similaire a été faite auprès des CSS de la BU SOGETI, celle-ci précisant alors que la période non travaillée est rémunérée à hauteur de 50% du salaire brut.
La Direction finira par vous dire tout… mais par petits bouts. Alors autant vous expliquer tout de suite.
Infos utiles
La CFTC vous donne les infos utiles pour comprendre ce congé si vous envisagez d’y souscrire :
- Vous signez un avenant avec suspension du contrat de travail (c’est le point le plus important),
- Pour un congé d’un mois, vous touchez 50% du salaire brut mensuel, vous devez donc “financer” les 50% restants.
Vous conservez :
- Le bénéfice de la prévoyance et de la mutuelle,
- L’ancienneté,
- Les dispositifs au long cours comme le plan d’épargne groupe, le PER COL, etc.
Vous perdez :
- Un trimestre de retraite (si vous prenez 3 mois de congé) : la Direction ne compense pas l’assurance retraite,
- Le prorata
- Sur les congés payés et les RTT,
- Sur la participation et l’intéressement,
- Sur la prime de vacance et la prime de fin d’année si vous en bénéficiez,
- De la partie variable de salaire si vous êtes concerné,
Et aussi, même si c’est normal en congé (mais il faut tout compter) :
- L’indemnité de télétravail,
- Les Tickets restaurant.
Cerise sur le gâteau, la Direction affirme que les salariés concernés continuent à bénéficier des subventions du CSE… sans avoir vérifié que le CSE était d’accord ou non (ce n’est pas elle qui décide).
Nous rappelons ici que le congé respiration n’a pas fait l’objet d’une consultation des élus du CSEE, qu’il n’y a pas d’étude préalable, que la Direction s’est révélée incapable de définir les critères de réussite du projet (en vue d’une extension ultérieure) et que les syndicats n’ont pas été consultés ni invités à négocier les conditions de cette expérimentation. Ils ont tous exprimé des réserves sur le dispositif en l’état.
Au final
C’est intéressant si vous n’avez pas de problème financier et que travailler un trimestre de plus en fin de carrière n’est pas un problème.
Vous avez envie de respirer ? Si vous avez un doute sur le taux d’oxygène garanti, n‘oubliez pas de contacter vos représentants CFTC … et prenez de vrais congés !
Que fait la CFTC ?
Quand la Direction a communiqué son projet au CSE APPLI il s’agissait apparemment d’un dispositif innovant conçu pour le bien des salariés et la notoriété de l’entreprise. L’équipe CFTC s’est penchée sur le sujet et a découvert que derrière cette présentation attractive, il y avait finalement, sous couvert d’opération pilote, une action illégale (accès discriminant réservé aux seuls salariés en inter-contrat), destinée uniquement à faire économiser du salaire et des charges sociales à l’entreprise. Le tout en cachant aux salariés les conséquences de ce congé (notamment celles de la suspension du contrat de travail).
Donc, nous avons vigoureusement dénoncé le dispositif en l’état. Une fois le vrai projet mis à jour, les autres élus et les syndicats nous ont rejoint dans la protestation.
Quand la Direction s’assoit sur le dialogue social
Nous avons aussi dénoncé la méthode. Chaque fois que la Direction veut imposer un dispositif présenté comme un avantage pour les salariés SANS consulter les syndicats ni les élus, il y a toujours une arnaque. Les plus anciens se souviendront d’ALTECA (un plan social déguisé que nous avons réussi à bloquer), et plus récemment du projet TREMPLIN (création d’une unité de production exclusivement composée de salariés handicapés, avec refus impératif de la Direction d’intégrer cela dans le dispositif handicap de l’entreprise).
Une Direction fébrile obsédée par sa noisette
A chaque fois, c’est un oukase de la “haute” Direction, qui veut court-circuiter aussi bien les syndicats que les élus et même sa propre Direction des Ressources Humaines. Une Direction hors sol, donc, qui confond audace et aventure, telle Scrat dans l’âge de glace, l’écureuil fébrile obsédé par sa noisette.
Si la CFTC est par principe attachée à faire progresser tous les sujets, quitte à négocier et améliorer tout ce qui peut l’être, il faut parfois s’opposer, et le faire correctement.
Pourtant ce projet (comme TREMPLIN d’ailleurs) étaient au départ de bonnes idées. Il suffisait de travailler AVEC les représentants du personnel et pas contre. Nous aurions su les améliorer, faire disparaitre un à un les obstacles et trouver des solutions pour le bien du collectif.
A suivre…
