Capgemini propose un dispositif pour diviser par deux le salaire des salariés en intermission

La Direction de Capgemini annonce en septembre l’instauration d’un “congé respiration” pour le bien être des salariés. Il s’agit de permettre à des volontaires parmi les intercontrats de prendre un congé payé 50%. Ce congé s’accompagne d’une suspension du contrat de travail et la perte d’un certain nombre de droits.

Pour la CFTC, la responsabilité de l’employeur est d’affecter une activité à l’ensemble de ses salariés. Plutôt que de se soumettre à cette obligation, Capgemini propose dans ce projet “Congé Respiration” de payer moitié moins les salariés en intermission et de réduire leurs droits en échange d’une exemption de présence.

Les principaux points de blocage que la CFTC identifie à ce stade sont :

  • La légalité de ce dispositif,
  • Des dispositions incompatibles avec notre cadre social,
  • Le fait que l’entreprise n’ait pas jugé utile de négocier avec les Organisations Syndicales Représentatives ni de consulter les Instances Représentatives du Personnel,
  • Un projet qui se réclame de la stratégie RH mais qui ne nous a pas été présenté lors des orientations stratégiques RH 2024, ce qui pose question sur la loyauté du dialogue social.

La CFTC demande l’abandon du projet pilote et l’ouverture immédiate d’une négociation spécifique sur ce dispositif avec les syndicats.

L’idée en elle-même est excellente, sociale, et répond à bien de besoins.

Nous aurions adoré négocier un accord sur ce thème. Mais ici, Capgemini se fiche de nous :

  • Pas de négociation,

  • Pas d’information préalable en bilatérale ou autre,

  • Un “pilote” qui ne cible que les intercontrats alors que :

    • Les intercontrats ont besoin d’une affectation, pas de “respiration”,

    • Ceux qui ont besoin de “respiration”, donc de ce dispositif, ce sont les collègues sur projet difficile, tellement pris dans le stress qu’ils ne voient même pas qu’ils s’abîment la santé,

  • Une expérience menée pendant trois ans par Accenture et que cette entreprise a conclu que cela coûtait trop cher, même avec quota.

Qui nous fera croire que CAPGEMINI propose réellement d’investir un budget pour cela … en 2025 ? Ils ne s’y sont même pas risqué.

Ressources

N.B. ce “congé respiration” existe déjà dans certains cabinets de conseil. Il a été instauré chez ORANGE à la suite d’une vague de suicides au travail (et d’une condamnation en justice). Accenture l’a institué par accord d’entreprise. Il a donné satisfaction, mais trois ans plus tard l’expérience a pris fin.

Voir aussi : https://cftc-sicsti.fr/capgemini/la-direction-veut-faire-respirer-sa-marge-sur-le-dos-des-salaries-avec-leur-accord/

A suivre…

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