Accord mobilité durable : pourquoi la CFTC n’a pas signé !

La CFTC n’a pas signé l’accord mobilité durable.

 Voici pourquoi :

  • Le dispositif actuel, vertueux, sera abandonné au profit d’un système exclusif basé sur une carte de paiement. Certes le système actuel est limité à la population des cyclistes, et ne touche que 3000 salariés environ dans l’UES. Malgré tout, pour cette population, l’accord actuel est incitatif pour laisser la voiture au garage TOUTE L’ANNÉE et s’engager à ne venir au travail qu’en vélo (attestation sur l’honneur). C’est la seule contrepartie à une prime mensuelle de 41€ que chacun peut utiliser à sa guise.

  • Dans le nouveau système, il est demandé de s’engager à n’utiliser la carte que pour des dépenses liées à son déplacement domicile travail (attestation sur l’honneur là aussi). Cette carte serait créditée mensuellement d’un crédit de 46 € cumulable sur l’année et remis à 0 au 1er janvier de l’année suivante). On passe donc d’un système qui incite à utiliser le vélo à un système qui incite à consommer de l’argent, et donc à faire de la dépense énergétique. Quel que soit l’état d’esprit des salariés, disposer d’un crédit potentiel de plusieurs centaines d’euros en fin d’année qui risque de disparaître est une incitation à la dépense de fin d’année pour des articles non nécessaires (mais comment refuser des achats gratuits ?).

  • La carte proposée dispose pourtant d’arguments intéressants. Elle permet d’adresser une population beaucoup plus large que les seuls cyclistes. Elle propose en particulier les tickets de transport en commun à l’unité, véritable alternative à un abonnement mensuel prohibitif et inadapté pour un salarié ayant un taux de télétravail supérieur à 50%. Elle propose aussi la recharge pour véhicules électriques, une prise en charge du covoiturage ou peut-être à terme une aide à l’autopartage. Elle pourrait de plus proposer à des salariés qui ne peuvent pas s’engager à venir en vélo toute l’année à tout de même bénéficier d’une possibilité de financer le vélo, l’entretien ou l’équipement du vélo.

  • Pour mieux répondre à l’objectif que s’est fixé la direction, il aurait fallu, au moins un temps, faire cohabiter les 2 systèmes comme nous l’avons demandé, et ainsi permettre à ceux qui ont des dépenses en vue de passer à la carte, tout en conservant en parallèle l’autre système pour ceux qui n’ont pas 500 euros de dépenses annuelle pour leur vélo, mais conserverait le côté incitatif de la prime pour les motiver à ne pas stopper leurs efforts et donc de ne reprendre la voiture une partie du temps.

Une fois n’est pas coutume, nous reproduisons ci-dessous l’argumentaire de l’organisation UNSA avec lequel nous sommes en phase.

  • L’accord est moins-disant pour les cyclistes : Alors qu’ils ont fait les efforts de s’équiper, de venir au travail à vélo, d’éviter à Capgemini les frais de places de parking, de réduire les embouteillages, de diminuer la pollution de l’air et de réduire les émissions de Co2, ils se voient pénalisés par de nombreuses contraintes.

  • La carte mobilité telle qu’elle est proposée dans l’accord pousse à une surconsommation de biens matériels. Cette incitation à laquelle s’ajoutent tous les « Bons plans » et « «prix négociés » proposés par le prestataire de la Carte Mobilité vont à l’inverse du principe de base qu’est la SOBRIETE.

  • La prime Transport, telle qu’elle est proposée, ne permet pas de recharge sur site des véhicules personnels électriques. Aucune volonté d’amélioration n’est visible dans l’accord (pas de prise en compte des hybrides rechargeables, des scooters/motos électriques, d’abondement à la location longue durée de véhicules électriques).

  • La prise en charge des frais de covoiturage sont minimes et concernent exclusivement les passagers.

  • Les salariés titulaires d’un abonnement de transports en commun, seront dans l’obligation d’adhérer à ce système et d’associer leur compte personnel à la carte mobilité. Le dépassement du plafond annuel constituera une contrainte supplémentaire de régularisation en fin d’année.

Le seul avantage de la carte est la possibilité de bénéficier de tickets à l’unité. Il concerne principalement les métropoles qui disposent d’un réseau de transports en commun suffisamment riche, et à condition que l’agence soit bien desservie.

Comme précisé en négociation par la direction, le maintien des deux dispositifs (actuel et futur) de manière temporaire n’est pas envisageable/gérable à plusieurs titres : 

  • Problématique liée à l’identification et au suivi des différents dispositifs par collaborateur qui n’est pas possible si 2 dispositifs coexistent en même temps,

  • Problématique liée au mode de paiement des 2 dispositifs : aujourd’hui, tout passe par la paie pour le paiement – Demain, le paiement sera décorrélé de l’information (ce qui nécessite du paramétrage spécifique dans le logiciel de paie pour ne recevoir que l’information et qui ne doit plus payer les montants)

  • Problématique liée à l’interconnexion du remboursement du FMD et des frais de transport en commun : le déclenchement des plafonnements entre FMD et frais de transport est assuré par le paramétrage en paie. Il ne serait plus possible d’assurer ce fonctionnement si les 2 systèmes coexistent.

  • Problématique liée à la gestion de régularisations dans le passé : toute coexistence de 2 dispositifs en même temps rend très difficile le suivi et la régularisation de dossiers pour le passé.

Pour reprendre un propos d’un de nos militants : ce nouvel accord remplace une incitation à pédaler par une incitation à consommer. 

Pour toutes ces raisons, la CFTC n’a pas signé cet accord.

L’accord a cependant été signé par la CFE-CGC, CFDT et FO et est donc applicable.

Même certains signataires de l’accord l’ont reconnu : cet accord n’est pas éco responsable, mais c’est une augmentation du pouvoir d’achat qu’ils ne veulent, ne peuvent écarter…

La CFTC ne veut pas se renier. Un accord concernant la mobilité durable n’est pas un accord durable pour une augmentation du pouvoir d’achat, mais un accord ayant un but écologique.

Il y a d’autres accords concernant le pouvoir d’achat, même si la direction, actuellement, les met à mal.

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