Déclaration de la CFTC lors des réunions du CSEE de mars 2024 – Accord NAO 2023
Après 3 réunions de négociation, la direction a proposé un projet d’accord plus que minimaliste. Vu l’écart abyssal entre les demandes de la CFTC et les propositions de la direction, la CFTC n’a pas signé ce projet d’accord. Notre position s’explique tant par la nette insuffisance de la proportion des augmentations collectives et par le trop faible montant de l’enveloppe financière dédiée, que par les principes retenus, à savoir :
- La proposition d’augmentation collective de la direction (soit 0,14 % ! de la Masse Salariale Totale) est sans commune mesure avec le choc d’inflation de 4,9% en 2023, après 5,2% en 2022.
Cette proposition n’assure évidemment pas du tout la protection minimale des salariés les plus exposés à la perte de pouvoir d’achat.
- L’absence de tout engagement sur le taux de couverture des augmentations, nous fait grandement craindre des augmentations individuelles très insuffisantes, en regard de l’inflation, alors que déjà, chaque année, nombre de salariés bien notés, et donc méritants, ne sont pas augmentés, et ne le seront pas encore cette année ! Ce triste constat qui se répète, pose vraiment question sur la vraie nature de la relation entre l’évaluation du salarié, la reconnaissance de la qualité de son travail et l’augmentation de son salaire.
- Aucune des revendications de la CFTC n’a été prise en compte (dont la couverture de l’inflation 2023 sur les salaires, et sur les indemnités et avantages conventionnels).
- Et pourtant, en 2023, le Chiffre d’Affaires de Capgemini France a enregistré une hausse de +6,1 %, avec une Marge Opérationnelle exceptionnelle de +12,6%.
Tous les indicateurs économiques sont au vert, et comme l’indique le communiqué de presse du groupe du 14 Février 2024: « Capgemini a réalisé une nouvelle performance record en 2023 » et « Le groupe est bien armé pour continuer d’améliorer sa performance en 2024… »
Rien ne justifie cette régression de la politique salariale de Capgemini en France. C’est donc une totale incompréhension qui domine et le constat d’un échec du dialogue social chez Capgemini.
Enfin, les conséquences de cette politique salariale vont nuire :
- d’une part, aux valeurs de confiance, d’esprit d’équipe, de plaisir, d’honnêteté et d’équité ressenties par les salariés,
et - d’autre part, à la fidélisation des salariés (avec un risque réel d’augmentation de l’attrition) et à la performance dans la réalisation des projets (avec la perte d’expertise des sortants et la juniorisation constatée des entrants).
Les salariés attendent maintenant impatiemment leurs entretiens de restitution avec la connaissance de leur augmentation individuelle pour pouvoir y répondre… en connaissance de cause.
Réponse de la Direction: elle reste campée sur les propositions incompréhensibles du Groupe faisant suite au simulacre de négociation. Car rappelons-le, les NAO sont des Négociations Annuelles Obligatoires portant notamment sur les salaires. Mais seule la tenue des réunions est obligatoire et il n’y a aucune obligation de résultat.
Nous attendons maintenant le procès-verbal de désaccord, attestant de l’échec de la négociation et mentionnant en leur dernier état, les propositions respectives des parties (organisations syndicales et Direction).
La Direction pourra retenir certaines des mesures projetées de manière unilatérale (sans accord). Mais nous n’en attendons pas grand chose.
Une autre inquiétude se fait jour au niveau de l’UES :
- Les premiers retours sur les salaires variables sont mauvais alors que tout le monde connait les bons résultats du groupe en France,
- Le nombre de personnes augmentées individuellement serait très faible par rapport à l’an dernier.
Que se passe-t-il ?
Voir aussi : la CFTC ne signera pas le projet d’accord salaires 2023-2024