Cet article sur le secteur numérique de la fédération MEDIA+ a été écrit pour son magazine “Le lien syndical” N° 322 de Mars-Avril 2021.
Les entreprises du numérique évoluent pour faire évoluer le monde
Secteur en perpétuelle évolution, le numérique représente aujourd’hui 6 % du PIB français soit près de 150 milliards d’euros. La crise actuelle devrait même accélérer la transformation numérique de notre société. De récents rapprochements importants d’entreprises ont confirmé l’émergence de trois nouveaux champions français dans des secteurs stratégiques comme la sécurité, le numérique ou l’électronique.
En 2020, Capgemini concluait avec succès son offre d’achat sur Altran. Avec 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé, le nouvel ensemble devient un poids lourd dans le monde du conseil, de l’ingénierie et des services informatiques. Ce mariage « donne naissance à un acteur mondial de la transformation numérique des entreprises industrielles, c’est le début d’une nouvelle histoire », s’enthousiasmait Paul Hermelin, le P.-d.g. de Capgemini en juin dernier.
Worldline, issu d’une scission partielle d’Atos, a acquis Ingenico. L’opération payée en cash et en titres doit permettre de constituer le numéro quatre mondial du secteur de services de paiement et de transactions, avec un revenu annuel de 5,3 milliards d’euros. Toujours actionnaire de Worldline, Atos applaudit des deux mains. « La combinaison de Worldline et d’Ingenico offre une opportunité unique de créer un champion européen incontesté du paiement, capable de rivaliser avec les plus grands acteurs mondiaux, a commenté Bernard Bourigeaud, président d’Ingenico. Je suis convaincu que l’union de leurs forces transformera profondément cette industrie. »
En 2020, Thalès (qui dépend de la fédération de la Métallurgie) finalisait l’acquisition du fabricant de cartes à puces Gemalto afin de créer « un géant en identité et sécurité numériques, capable de peser face aux meilleurs acteurs mondiaux », se félicitait son P.-d.g., Patrick Caine. Avec ses 3 000 chercheurs et ses 28 000 ingénieurs en R&D, le nouveau Thalès a de quoi défendre son avance face à la concurrence. Atos était aussi candidat au rachat du numéro un mondial de la carte à puces. Thierry Breton, président du conseil d’administration d’Atos, voulait donner naissance à un champion de la cybersécurité et des technologies digitales. Finalement, Gemalto a préféré l’offre de Thalès.
Les grandes tendances technologiques au coeur des innovations digitales sont :
• L’automatisation, l’Intelligence Artificielle (IA) & le Machine Learning (ML)
• Le Big Data ou science des données
• La protection et sécurisation des données (RGPD) et le cryptage
• La digitalisation et la signature électronique de documents
• Le Cloud ou les services à distance non hébergés localement
• La blockchain
• Les approches agiles
Conquérir de nouveaux marchés, étoffer son offre, enrichir sa recherche/développement, doubler voire tripler de capitalisation boursière, tout cela en fusionnant, restera toujours la manière la plus efficace de défendre et de faire rayonner le savoir-faire et les entreprises françaises dans le monde.
L’objectif des entreprises reste de mettre en place une chaîne digitalisée de bout en bout.
Le numérique au coeur de la santé
La prochaine révolution en cours dans le domaine de la santé avec la création de l’ENS (Espace numérique de santé) illustre l’arrivée du numérique au plus près de nos besoins. Plus de 8 Français sur 10 sont favorables à son déploiement entériné par une loi de 2019 qui vise à rendre plus accessible les services de santé pour les patients et les professionnels de santé.
L’ENS permettra, dès 2022, aux patients d’accéder à toutes les données relatives à leur santé.
Un Dossier Médical Partagé (DMP), espace de stockage sécurisé des données de santé (synthèse médicale, mesures de santé, carnet de vaccinations, comptes-rendus médicaux ou d’examens de biologie médicale, ordonnances, soins remboursés, copies de radio, etc.).
Une messagerie sécurisée permettant des échanges d’informations et de documents (ordonnances, photos, etc.) avec les professionnels qui interviennent dans le parcours de soin.
Un agenda-santé pour centraliser les rendez-vous médicaux, hospitalisations, rappels, etc. Ces évènements pourront être alimentés par les services de prise de rendezvous, les portails des établissements et l’usager lui-même.