Des salariés de Capgemini souffrent aujourd’hui d’un pathologie qui peut être lourde et handicapante, mal comprise, connue, mais pas reconnue : c’est le COVID LONG.
Certains en souffrent de façon permanente, sont en temps partiel thérapeutique et/ou sont reconnus RQTH c’est à dire qu’ils ont reçu la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé.
Définition médicale
Le covid long n’est pas facile à qualifier, voici une définition médicale :
Affection faisant référence aux symptômes prolongés, fluctuants et multi-systémiques (respiratoires, cardiaques, neurologiques, vasculaires, dermatologiques, ORL, digestifs…) qui se développent pendant une infection par le SARS-CoV-2 et qui apparaissent ou persistent après 4 semaines. Un test positif (dépistage ou sérologique) ne doit pas être un prérequis pour le diagnostic.
Le salarié avec qui j’ai échangé nous a demandé de communiquer sur les risques ou du moins sur les moyens clairement identifiés pour les éviter au maximum. Voici ci-dessous la presque totalité de son témoignage !
Témoignage d’un salarié de Capgemini
Outre le manque d’informations sur le sujet sans parler des contre-vérités, on peut constater que règne au niveau managérial une certaine incompréhension ou du moins une impression d’être démuni face aux conséquences de ce covid long. Il s’agit essentiellement d’une fatigue intense proche de l’épuisement certains jours, de difficultés cognitives / attention / concentration / mémoire.
Il peut être déroutant d’accompagner un collaborateur dans cette situation, on peut se sentir mis de côté.
Il faut nous faire confiance, avancer main dans la main avec nous, car nous connaissons notre rythme, nos capacités du jour etc. Privilégier les chantiers internes, les binômes par exemple.D’autre part, face à la recrudescence des cas de covid, et ce, en l’absence de communication claire sur le sujet, la majorité ne prend plus le réflexe de se tester / masquer / isoler un minimum.
Nous sommes toutes et tous à risque face au covid long qui touche en moyenne 10% des personnes ayant eu un covid, sous sa forme asymptomatique ou pas, si personne en bonne santé ou pas, et ce même en l’absence de comorbidités.
Les réinfections augmentent le risque de covid long, dans le cas où celui-ci n’est pas advenu lors de la 1ère infection.
Nous avons assez de recul depuis 3 ans et demi désormais pour connaître les effets d’un covid long (environ 200 symptômes recensés), mais que dire sur ce que nous découvrirons dans les années à venir pour celles et ceux qui n’ont pas développé un covid long mais ont été infectés…Je suis aujourd’hui en télétravail le plus possible du fait de mes difficultés cognitives (comment peut-on réellement se concentrer en open space…) et de la fatigue accentuée par les déplacements. Ce qui me permet de minimiser mes risques, même si venir sur site impliquerait forcément pour moi de garder un masque FFP2.
J’essaie de sensibiliser le plus possible car j’entends beaucoup de collègues me dire que des personnes ont été infectées dans leur entourage … tout en le prenant à la légère…
Je ne souhaite à personne de développer un covid long qui isole, qui ébranle l’estime de soi, qui empêche de vivre normalement, qui épuise sans raison et qui jette un flou énorme sur notre avenir pro et perso, sur la sécurité financière et j’en passe.
Quelques conseils :
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si symptômes ou suspicion notamment si cas contact : renforcer les gestes barrières et remettre le masque !
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aérer régulièrement les locaux car il a été démontré que le covid se transmet beaucoup en aérosol, au-delà des fameuses gouttelettes, donc la distanciation ne suffit pas
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mettre à disposition des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air dans les open spaces car il a été démontré que plus le taux de CO2 est élevé, plus les risques de contracter le covid sont élevés si une personne est covidée
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se référer aux informations véhiculées par AprèsJ20, car les autorités sont dans le déni, même si le nouveau ministre de la Santé (A. Rousseau) lance des perches de temps à autres
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selon les symptômes de cette personne, déjà la rassurer, ce n’est pas dans la tête, c’est fluctuant, et qu’il faut surtout apprendre à s’écouter : ce qui m’a beaucoup aidée, était de jauger le “prix énergétique” de chaque activité, et de fractionner au maximum. Typiquement, dans le cas de covid long, parfois on “force” sur nos capacités même en passant l’aspirateur 5 minutes…
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Important : si la personne remarque que le moindre effort physique (ou cognitif) aggrave ses symptômes, ne surtout pas forcer… car on entend trop préconiser de reconditionner à l’effort : c’est majoritairement délétère pour les covids longs !
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Le site AprèsJ20 propose une liste de marqueurs biologiques à rechercher dans prise de sang, sinon il faut voir avec le médecin traitant, en espérant que celui-ci soit intelligent, pour coordonner des recherches selon symptômes. Dans mon cas, je suis passé par neurologue, rhumatologue, pneumologue…
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enfin, à part être patient et se respecter, se reposer, il n’y a pas encore trop de solutions durables
Le site de référence
Le site de référence sur le sujet est une association de patients en covid long : https://www.apresj20.fr/ avec des news régulières via le fil Twitter (ou ‘X’).
N’hésitez pas à nous en parler et à en parler autour de vous !
En cas de difficulté, vous pouvez contacter un représentant CFTC – il vous mettra en lien avec des personnes qui vous apporteront toute l’aide requise.
Voir aussi : la communication CFTC pendant le COVID